Mais qui étaient ces Bourbons dont est issu, vingt-deux générations plus tard, Henri de Navarre, qui accède au trône de France en 1589 à la mort de son cousin Henri III, dernier de la dynastie des Valois ?
Les BOURBON, qui ont donné à la France ses
plus grands rois d'Henri IV à Louis-Philippe, ont leur origine dans
notre région et ont connu une ascension fantastique du 10ème
au 17ème siècle. On peut visiter leurs palais ducaux et châteaux
: BOURBON-L'ARCHAMBAULT, MOULINS, MONTLUCON et leur nécropole dans
la magnifique abbaye clunisienne de SOUVIGNY..
Entre la Combraille et le Morvan, cette région, dont la variété des paysages est trop méconnue, fait la transition entre le nord du Massif central et le sud du Bassin parisien. Les Limagnes de la Loire et de l'Allier y fusionnent, formant la plaine de Moulins. La terre est propice à l'agriculture et à l'élevage des bufs charolais. A l'est, la Sologne bourbonnaise est le pays des étangs, et de châteaux souvent construits en briques. Plus au sud, les plateaux des Bois Noirs, pays de sapinière et de brumes, prolonge le Forez. A l'ouest, un paysage mollement vallonné forme le bocage bourbonnais, bordé au nord-ouest par la forêt de Tronçais. Au sud-ouest, enfin, la Combraille est une région de forêts, d'étangs, de bruyères et de prairies, traversée par la Sioule.
La thérapeutique des sources, ou crénothérapie,
mot plus exact que celui de thermalisme, qui ne devrait concerner que les
eaux chaudes, est pratiquée par les hommes dès qu'ils rencontrent
la nature. Les sources ont un attrait magique. En Grèce dès
la haute antiquité, Pindare ou Aristote célèbrent leurs
vertus. Très fervents de bains chauds, les Romains utilisent le thermalisme
avec un luxe extrême. En Gaule, au cours de leur conquête, ils
découvrent un pays riche en sources dont certaines apportent soulagement
et même guérison. Parfois, ils divinisent le site, et le dieu
des sources, Borvo, est à l'origine des noms de Bourbon, de La Bourboule
ou du Boulou.
Lors des invasions barbares, la plupart des établissements sont détruits.
Seules subsistent quelques traditions locales de guérison. Les hommes
du Moyen Age les attribuent le plus souvent à des intercessions miraculeuses.
Quand les chevaliers rapportent des croisades le goût de l'Orient
pour les bains et quelques maladies assez inquiétantes, certaines
eaux retrouvent alors leur utilité. Louis IX ou les templiers soignent
ainsi leurs soldats lépreux.
A la renaissance, la médecine sort peu à peu de ses tâtonnements
et les médecins s'intéressent aux valeurs curatives des eaux.
La faculté de Montpellier établit un traité. Ambroise
Paré en conseille l'application. Sous le règne d'Henri III
les dames de la cour cherchent à rajeunir. Louis XIII va à
Vichy, comme Mme de Sévigné. Mme de Montespan emmène
toute la cour à Bourbon l'Archambault.
Le second Empire sera l'apogée du thermalisme. Le développement
du chemin de fer permet de se rendre sur les lieux jusqu'alors difficiles
d'accès. Napoléon III fait construire à Vichy le premier
casino.
Parce qu'il est celui de l'industrie, le XIX° siècle met à
la disposition du thermalisme des techniques nouvelles. Les soins mieux
appliqués sont plus efficaces.
Charles Garnier conçoit Vittel
Les galeries du ferronnier Rambert courent dans le parc de Vichy.
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